Langue corse, standakdisation et polynomie

AutorJacques Thiers
CargoProfesseur des Universités Centre Culturel Universitaire Université de Corse
Páginas124-135

Page 127

1. Quelques données

Brièvement, pour centrer le propos, voici quelques données. Le corse semble jouir d'une vitalité qui le situe en bonne place parmi les langues dites «régionales» de France. Celles-ci sont toutes regies par la loi Debtonne (1951) qui prévoit officiellement qu'un enseignement de la langue minorée d'une heure par semaine est possible à titre facultatif et à condition que les parents en fassent la demande auprès des autorités acadèmiques. En fonc-tion des situations ces dispositions generales sont plus ou moins appli-quées. En Corse l'existence de cornpétences institutionnelles régionales rend possibles diverses mesures d'accompagnement en particulier au niveau au-diovisuel et culturel, mais le cadre general reste celui de la loi Deixonne. La lutte continue des militants culturels a entraíné une modification générale de la diglossie et il n'est plus guère aujourd'hui de personnes hostiles aux avancées du corse. Le corse a désormais droit de cité, en particulier à l'é-cole, et au niveau académique et universitaire, malgré les limites importan-tes et les nombreux obstacles que rencontre dans les faits cette percée.

Comme pour toutes les autres disciplines enseignées au coliège et ly-cée, c'est par un concours national (le capes) que sont recrutés les profes-seurs (une centaine ont été nommés depuis la création du concours en 1991). Ces avancées ont permis une modification relative de l'ancienne diglossie corse-français. Le cadre institutionnel general reste cependant exigu et ne favorise plus d'avancées.

Les études scientifiques portant sur le corse ont été pendant tres long-temps l'apanage quasi exclusif de la linguistique italienne. Or depuis quePage 128s'est manifestée une nouvelle génération de lingüistes, corses ceux-là, les travaux se sont orientés vers une prise en considération toujours plus luci-de de ce qui constitue la spécificité de la langue corse. Cet aspect de Pi-dentité insulaire ressortit pour nous à Pindividuation sociolinguistique. On désigne par ce terme l'ensemble des processus symboliques et socio-polítiques par lesquels une communauté donnée de locuteurs déclare parler une variété particulière, originale et linguistiquement distincte et autonome des autres systèmes connus. Au gré des intérèts de cette communauté, le statut social et politique de la variété en question peut ètre modifié au cours de l'histoire, aliant jusqu'à entraíner à terme une nouvelle définition linguisti-que. C'est ce qui s'est passé pour le corse, considéré longtemps comme un dialecte subordonné à l'itaiien Standard et aujord'hui généralement accep-té comme «langue corse», mème si d'irreductibles irrédentismes conti-nuent à vouloir en faire un satellite linguistique de Pitalianité.

2. La filière des études corses

La filière spécifique d'enseignement et de recherche des études corses (diplomes habilités, du deug à la thèse) a été et reste le foyer à partir du-quel sont diífusés ces travaux sociolingüístiques. En une douzaine d'an-nées (1983-1995) les étudiants, parmi lesquels de nombreux enseignants d'écoles, de collèges et lycées ont étendu la portée de ces études en les confrontant à un corps social tres proche de l'institution universitaire. Ainsi la sociolinguistique corse s'est trouvée immédiatement en prise directe avec l'ensemble des besoins langagiers du peuple corse. Elle a eu également à éclairer les stratégies identitaires que la question de la langue engendre et exprime. Elle l'a fait notamment en informant l'opinion sur la teneur et la cause des jugements épilinguistiques (c'est-à-dire des qualités ou des dé-fauts attribués par les gens aux langues et variétés en présence dans la communauté). Cette popularisation rapide de la sociolinguistique a provoqué des difficultés: un debat s'est instauré avec certaines tendances puristes, au sein du militantisme linguistique et culturel dont par ailleurs enseignants et étudiants sont pour la plupart partie prenante. Du cóté des autorités académiques les choses n'ont pas toujours été sereines. En 1987, le recteur de la Corse a méme tenté d'exclure cette discipline de la formation des enseignants au prétexte qu'elle aurait été dépassée, mais l'enjeu réel de ce mauvais procés était tout autre. Il s'agissait d'entraver l'essor d'études qui favorisent les principes de l'autogestion langagière et de freiner les progrés du corse dans le système éducatif. Cette période d'affrontement entre unePage 129discipline universitaire et la politique scolaire de l'académie est aujourd'hui heureusement révolue.

Cette filière des études corses a été ainsi investie symboliquement d'u-ne grande responsabilité et d'une mission qui dépassaient ses faibles mo-yens étant donné la jeunesse d'une université qui n'a été ouverte qu'en 1981. Une injonction particulière a été adressée à l'université en termes de standardisation et de normalisation lingüístiques. D'un strict point de vue épistémologique, il nous a fallu répondre à la nécessité de construiré des procédures d'investigations assez ouvertes pour répondre à une demande múltiple. Nous devions aussi doter d'un caractère scientifique incontestable les choix retenus —attitude qui exige toujours une désimplicatíon mé-thodologique—, sans toutefois différer trop longtemps les réponses à ap-porter, en particulier dans le debat de glottopolitique sur la norme et dans le domaine des attitudes líées à l'expression de l'identité culturelle. C'est donc ainsi, dans une pratique universitaire où la recherche se voyait som-mée de produiré des systèmes explicatifs mais aussi des procédures et des instruments didàctiques qu'est né le concept de polynomie, en contrepoint d'une demande de standardisation linguistique d'abord exprimée par con-formité avec les modeles normatifs existants, ceux des langues officielles connues de la communauté et surtout, celuí de la langue française.

3. Corti 90

Le concept de «langues polynomiques» a fait l'objet d'un travail co-ordonné dans notre université. Le «Colloque International des Langues Polynomiques» tenu à Corti en septernbre 1990 a confronté notre ap-proche à celle de différents chercheurs utilisateurs de la notion. Nous nous bornerons ici à rappeler les característiques et la portée glottopolitique de son acception insulaire, en renvoyant les personnes éventuelle-ment intéressées à la publication des actes de ce colloque (corti 90, pula, 1991).

Le concept de «langues polynomiques» definit des langues «dont l'uni-té est abstraite et résulte d'un mouvement dialectique et non de la simple ossification d'une norme unique, et dont l'existence est fondée sur la déci-síon massive de ceux qui la parlent de lui donner un nom particulier et de la déclarer autonome des autres langues reconnues». Bien entendu, une notion scientifique n'invente pas une situation! Elle a pour fonction de dé-signer, caractériser et expliquer un état de choses préexistant à sa mise en circulation. En produisant le concept à propos du corse, J. B. MarcellesiaPage 130donné une formulation élaborée d'un état linguistique caractérisé empiri-quement comme relevant de la «dialectique de l'un et du múltiple». Cette dénomination entendait tendre compte de la variation et interpénétratíon des faits línguistiques, produit d'une communication hors des frontières dialectales et de l'apparition de la langue minorée dans des contextes d'em-ploi jusqu'alors inaccessibles. Cette apparition hors de l'espace dialectal et cette naissance à de nouvelles fonctions, entourée d'une rapide valorisatíon symbolique ont fait diré qu'il faut parler de «miracle de 1970» pour ce rapide progrés du corse dans l'espace social et symbolique. On se trouvait dans une situation nouvelle, sans precedent dans l'histoire des idees en Corse et exceptionnelle au plan general. En l'espace de vingt ans {1975-1995), par l'effet d'une volonté collective et sans l'appui d'aucun statut d'officialité ni d'aucun équipement linguistique tres élaboré, le corse a connu de nombreux progrés lingüístiques èt sociaux, malgré la précarité de ce nouvel état. Voilà dans quel contexte les études corses ont adopté le concept de «langues polynomiques» et l'ont diffusé par capillarité dans le corps social et dans la base enseignante, associative et syndicale. Ainsí a été mis en circulation un ensemble d'attitudes que l'on peut diré «poly-nomistes». Elles impliquent non seulement la reconnaissance de la diversité linguistique du corse, mais aussi et surtout l'intertolérance des variétés du corse et le refús du préalable de la norme unique. L'intérét de cette attitude linguistique est qu'elle permet à la pratique de la langue de res-ter autant que se faire cohérente avec les pratiques diaJectales antérieures et sans contradiction avec les perspectives que s'est tracées la revendica-tion d'un statut d'officialité complète et d'une extension sociale généra-lisée.

4. UN BILAN CORSE DE LA «LANGUE POLYNOMIQUE»

Ainsi on peut avancer une esquisse de bilan: pour la sociolinguistique corse la ressource principale dans l'ordre du symbolique est donc la théo-rie des langues polynomiques. Cette proposition regle plusieurs problemes que l'on croyait insolubles et en particulier celui de la diversité dialectale. Le nombre des variétés et le sentiment de cette diversité ont longtemps empèché les Corses de passer à l'acte et d'accepter l'idée mème du passage à l'écrit et de l'expansion sociale des variétés vernaculaires. C'était affaire d'habitude et de pratique, mais aussi d'idéologie et de normes conceptu-elles. Il faut diré que la diglossie antérieure avait établi le modèle des gran-des langues qui reposent sur une norme unique comme l'exemple sans le-Page 131quel il ne pouvait y avoir de salut! La vision polynomiste permet aussi d'in-clure sans conflit les phénomènes du contact entre langues dominées et langues dominantes (en Corse le contact corse-français essentiellement), dans la mesure où ces apports sont exigés par la néologie lexicale, lorsque les langues dominées élargissent leurs domaines d'emploi.

Le bilan corse de la langue polynomique peut ètre considéré comme po-sitif car dans la première període de sa diffusion il est venu entériner ce que la conscience des locuteurs et la volonté populaire savent depuis toujours, sans recours aux théories linguistiques! Il n'est pas indispensable d'unifíer une langue pour la considérer comme majeure, la reconnaítre orffciellement comme telle et la doter des compétences, des fonctions et des attributions institutionnelles accordées aux langues officielles. En outre, si les tenants de la langue polynomique avaient en vue tout d'abord la seule préservation du corse, ils ont progressivement élargi leur réflexion à l'éducation plurilingue. C'est ainsi que leur militantisme culturel les a conduits à une problématíque Iangagière ouverte sur une large compétence de communication, et en défi-nitive sur une conception nouvelle des missions de l'école et de la société en faít d'éducation linguistique. Une telle modification de la visée ne va pas sans problemes ni conflits. Au debut, elle a pu passer aux yeux de certains pour une trahison de l'idéal militant, mais il semble qu'aujourd'hui soit re-connue majoritairement sa veritable finalité: situer la revendication et l'ac-tion en faveur du corse parmi les enjeux réels et maitriser intellectuellement les conditions objectives de son maintien et de son extension comme langue de communication. Il semble par ailleurs que le statut littéraire et culturel du corse soit fortement enraciné dans la conscience des gens, bien que res-tent à accomplir de grands efforts pour que soit traduite en termes de prati-que accrue cette adhésion symbolique incontestable.

D'un point de vue general on retiendra que l'idée de polynomie s'ap-plique:

- Au niveau linguistique, en s'appuyant sui la masse Iangagière effec-tivement produite sans intervention d'aucune hiérarchisation. Elle entraíne la validation de tous les actes de langage, l'héritage linguistique et le patri-moine moderne. Elle favorise ainsi le rapprochement entre passé et present. Elle induit un modèle théorique à variables qui exclut toute hiérarchisation parmi les variétés internes du système, qu'il s'agisse des dialectes hérités ou des traits transdialectaux. Dans la mesure ou les progrés sociaux des langues dominées rendent nécessaire le recours aux grandes langues pour enrichir le code linguistique, elle inclut aussi une partie des effets du contact des langues.

Page 132

- Au niveau identitaire, la polynomie favorise la créativité langagière et en particulier met en perspective la situation de contact et de conflit en inscrivant toutes les vittualítés, y compris l'éventualité de nouvelles cons-tructions comme le métissage, si tel est l'intérèt des communautés et des individus concernés, En effet, la problématique du contact des langues se contente souvent d'enregistrer les zones d'interpénétration des systèmes. Or le contact linguistique entraíne le conflit parce que l'interprétation du processus est déterminée par l'existence des descriptions de la norme des langues dominantes et par les ideologies de l'unicité et de la pureté. Ce que nous connaissons du fonctionnement actuel de la langue corse nous donne à penser que si l'on découpe dans la masse des paroles pour y chercher la «langue» saussurienne, le risque est grand de ne décrire qu'une identité re-constituée sur la base d'un système mythique. Or les normes respectives des systèmes en contact changent de nature lorsqu'elies se trouvent sollici-tées au cours d'actes de communication et non dans une réflexion abstrai-te. On peut alors théoriquement poser que, par la force de l'individuation des indicateurs d'identité toujours presents malgré le contact, s'opère la transformation de la norme de la langue étrangère (norme d'extérioríté) en norme d'interaction (norme d'intériorité fonctionnant en relation dialecti-que avec la charge symbolique des indicateurs d'identité qui sont de veritables fétiches identitaires). Le chantier ouvert il y a dix ans par la sociolin-guístique corse autour de la notion de polynomie me paraït ainsi utile pour le dépassement symbolique de la notion de conflit identitaire et des crispa-tions qui en découlent.

Aujourd'hui, la tres grande majorité des enseignants, écrivains et utili-sateurs du corse dans les nouveaux domaines d'emploi (école et médias) ont adopté cette vision polynomiste de la langue. Ils se trouve pourtant que depuis quelques années le courant polynomiste est en debat avec deux au-tres tendances:

L'une, récemment réapparue après une éclipse de quelques décennies, semble attirée par une réintégration du corse à l'italien. Elle se prévaut des indéniables parentes genètiques entre le corse et les variétés de l'aire italo-romane. Si elle se développait explicitement dans un groupe productif, elle pourrait constituer un risque de satellisation, en rupture avec l'affirmation de l'autonomie linguistique du corse obtenue notamment lors de ces víngt dernières années. Bien qu'elle ne se manifeste par aucune production en langue corse et n'ait aucun effet notable sur les pratiques langagières, elle peut ramener au repliement nostalgique et au refus du progrés la fraction des locuteurs encore hésitants devant les necessités de l'évolution du corse.

Page 133

L'autre oríentation juge qu'il est possible d'atteindre à un niveau mo-deme et universel d'expression à partir des ressources exclusives du corse hérité. Elle a flirté un temps avec une vision mythique de l'àge d'or de la langue; elle se défend aujourd'hui d'ètre puriste et inspire des productions de qualité, mais qui ne semblent pas pouvoir jouer un róle modélisateur mème dans le cas ou serait mise en place une politique efficace de généra-lisaüon de la langue dans l'espace públic.

5. Mettre la langue en pehspective

On peut donc affirmer que durant les vingt dernières années l'action du mouvement culturel et politique, bientòt relayée par les études univer-sitaires et le milieu enseignant, a enregistré l'effort de la volonté populaire soucieuse de modifier le statut du corse en le dotant de nouvelles fonctions. Il est remarquable que ce mouvement se soit accompli sans qu'on ait vu ap-paraítre le préalable d'une unification du corse ni le rejet des influences que celui-ci reçoit en puisant, pour se moderniser, dans le corpus des lan-gues au contact desquelles l'a soumis l'histoire dominée du peuple corse. Certes, cet état n'a pas définitivement aboli les nombreux obstacles, an-goisses et préventions qui habitem le sujet diglossique. La sociolinguistique corse n'a donc pas à céder à l'euphorie lorsqu'elle se consacre à son ròle glottopolitique en développant l'information des locuteurs. Elle sait que dans les communautés diglossiques la promotion de ce qui est dominé n'est le plus souvent envisageable que sous la forme de ce qui le dominé, un modèle normatif et prescriptif fondé sur l'unicité qui est l'hypostase lin-guistique de l'idée mème du pouvoir. Mais, malgré l'absence de precedents, nous ne voyons pas pourquoi ne serait pas possible la perduration d'un état polynomique du corse, doté d'une zone de normalisation souple destinée à répondre, là ou la nécessité s'en présente, au besoin düment constaté d'une codification des usages. Il y a pour nous, dans l'ébauche d'un tel modèle métalinguistique et glottopolitique, toutes les garanties que requièrent les principes de l'autogestion langagière. Un bon moyen, nous semble-t-il, de préparer les mentalités à accueillir avec succés les ef-fets que ne manquent pas de produiré sur les attitudes linguistiques les avancées sociales et glottopolitiques de la langue minorée.

Page 134

6. Le poids du collectif, les responsabilités individuelles

Cet ensemble de reflexions focalise sur la sphère collective et publique la responsabilité en matière de langue et d'identité. Il est indéniable que les institutions et les polítiques ont en la matière une influence et un róle determinants. On ne voit pas comment les choses pourraient évoluer vers une «normalisation» du corse (au sens que prend en Catalogne cette notion) et en définitive vers un élargissement de l'espace públic de la langue minorée si ne sont pas obtenues progressivement ou globalement les mesures d'of-ficialisation du corse, quel que soit le modèle retenu. Les refús répétés de la signature par la France de la Charte des langues régionales et minoritai-res montrent ce qu'il est raisonnable d'attendre dans ce sens!

La nécessité de voir les choses évoluer dans ce domaine ne doit cepen-dant pas négliger les données subjectives et individuelles des questions identitaires et lingüístiques. Il est en effet capital de ramener l'attention et la réflexion sur cet aspect des choses, notamment dans les communautés minorées et soumises aux effets de l'idéologie diglossique, car le plus sou-vent, dans de telles situations, les necessités des luttes pour la reconnais-sance et la promotion des langues et des cultures dominées conduisent à une vision manichéenne des réalités plurilingues, engendrent le mal-ètre et la souffrance de la personne confrontée au conflit linguistique et culturel et substituent le fantasme du monolinguisme aux ressources plurielles de la réalité langagière. Il importe en particulier que ces acteurs sociaux spécia-lisés que sont les lingüistes et les enseignants de la langue minorée déve-loppent des attitudes et adoptent des comportements susceptibles d'ap-préhender objectivement les conditions du conflit des langues et des cultures pour en effacer les effets nefastes. En matière de défense et de promotion des langues et des identités minorées, il convient désormais d'ac-quérir les reflexes et la culture d'entreprise des gens qui travaillent sur les zones sensibles. Les polítiques lingüístiques à mettre en oeuvre doivent tenir compte de ces écosystèmes menacés que constituent ces langues con-frontées aux brusques sollicitations de la modernité.

Blbliographie succincte

Chiorboli, Jean: La langue des Corses, jpc Infograffia, Bastia, 1996. Comiti, Jean-Marie: A Praíica è a grammatica, Squadra di u Finusellu è

Centru Culturale Universitariu, Aiacciu, 1996. Corti 90: Actes du Coüoque International des Langues Polynomiques (17-Page 13522 septembre 1990), Publications Universitaires de Linguistique et d'AnthropoIogie (PULA), n° 3/4, Corti, 1991. Thiers, J.: Papiers d'identüé(s), Levie, Albiana, 1989.

- «Language contact and Corsican polynomia» in: Trends in Romance Lingüístics andPbilology, vol. 5: Bilingualism and Lingüístic Conflict in Romance (R. Posner, J. N. Green ed.), Mouton de Gruyter, Berlin, New York, 1993, pp. 153-170.

- «Français-corse» in: Kontaktlinguistik, Contact Lingüístics, Linguistique de contact, vol. 2 (H. Goebl, P. H. Nelde, Z. Stary, W. Wòlck), Walter de Gruyter, Berlin-New York, 1997, pp. 1201-1213.

VLEX utiliza cookies de inicio de sesión para aportarte una mejor experiencia de navegación. Si haces click en 'Aceptar' o continúas navegando por esta web consideramos que aceptas nuestra política de cookies. ACEPTAR