Multi-garantie, droits de l'homme et traite des personnes

AutorDavid Sánchez Rubio
Páginas12-23
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MULTI-GARANTIE, DROITS DE L’HOMME ET TRAITE DES PERSONNES
David Sánchez Rubio
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1. INTRODUCTION. LES DROITS DE L’HOMME DES QU'ON SE LEVE
Lorsque nous partons de l'idée que les droits de l’homme doivent être compris et exercés
à plein temps et partout, c'est parce que pour nous, ils ne sont pas uniquement des
instances axiologiques ou normatives qui habitent ou résident loin de nous sur le toit de
nos maisons ou à l'étage, sur les plates-formes, les fauteuils et bureaux des tribunaux ou
dans les parlements, assemblées législatives ou congrès des députés nationaux, régionaux
ou internationaux. Ce n'est pas non plus la responsabilité exclusive de la police et ses
pouvoirs punitifs et de sanction. Ils devraient plutôt être conçues comme des pratiques
qu’on développe chaque jour, à partir du moment où l’on se réveille et on prend le petit
déjeuner. Dans nos propres maisons et dans nos relations quotidiennes avec nous-mêmes
et nos semblables, ainsi qu'avec la nature. Ils devraient être soutenus par l'État et les
institutions publiques de nature législative, judiciaire et exécutive avec leurs régimes et
instances normatives et policières à caractère national et international, appuyés par des
organismes supranationaux. La théorie écrite et régie des droits de l’homme objectivés et
institutionnalisés doit aller de pair avec une pratique « multi-garantie », « multi-spatiale
», « multi-échelle », « multi-active » et « inter-dimensionnelle » à tous les niveaux et
dans toutes les relations humaines. Eleanor Roosevelt affirme que les droits de l’homme
commencent dans des lieux proches de la maison, comme la vie que chacun développe
dans son quartier, à l'école, à l'université, au le lieu de travail, etc. (Sánchez Rubio, 2007).
L'action citoyenne, la pratique des droits de chacun d'entre nous dans notre coexistence
quotidienne, que nous soyons ou non des professionnels du droit ou des opérateurs
juridiques, conformeraient le moyen de parvenir à faire de la dignité humaine une réalité
effective, réelle et vraie pour tous. Les garanties et la mise en œuvre effective,
progressive, spécifique et expresse des droits devraient être fondées sur cette
quotidienneté pratique qui produit des reconnaissances. Ainsi, le fait de violer ces droits
est dû à des actions contraires à la dignité humaine, qui impliquent l'annulation, l’atteinte,
la non-reconnaissance des droits et un affront destructeur à la dignité.
Dans ce travail, on essaie de combiner et de projeter cette idée relationnelle, pratique,
activiste, « quotidienniste » et socio-matérielle des droits de l’homme, pour affronter l'un
des crimes les plus exécrables et graves au monde, qui mette en échec, teste et défie notre
sens de l’humanité et cette universalité des droits de l’homme qu’on prétend défendre : Il
s'agit du crime de traite des êtres humains, que nous appellerons mauvais traitements des
personnes afin de ne pas neutraliser la souffrance et l'injustice que cela implique pour les
victimes. Conformément au Protocole de Palerme, il comprend plusieurs modalités telles
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Professeur de Philosophie du Droit. Université de Séville. Espagne. E -mail : dsanche@us.es

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