Boza : le cri d'espoir

AutorFidela Sandoval Borquez
Páginas107-111
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BOZA: LE CRI D’ESPOIR
Fidela Sandoval Borquez, FMM
Rien n’était plus impressionnant que de recevoir un appel téléphonique et d’entendre
« Bozaa, Maman, Bozaa ! »
C’est le mot clé pour dire « Je suis passé de l’autre côté, je suis sauvé ». Et après la joie
de savoir qu’un de plus des « nôtres » avait quitté Nador, je me disais « Maintenant
commence pour toi un autre parcours ».
Mon service des migrants s’est déroulé de décembre 2015 à octobre 2019, dans le cadre
de l’assistance offerte par la Délégation des migrations, zone Nador, du diocèse de
Tanger. Pour la situer, disons que la Délégation a trois manières de rejoindre directement
les migrants qui vivent dans les forêts de Nador.
Assistance médico-sociale. C’est le premier service qu’on a commencé à
offrir, et qui concerne la santé des migrants. D’accord avec eux, il y a des lieux de
rendez-vous où se rend un véhicule de la Délégation avec les agents de santé,
infirmière ou médecin. Ils évaluent le cas et le transportent aux centres de santé
(dispensaires) ou aux urgences de l’hôpital Hassani. On travaille en réseau avec la
Santé publique marocaine, avec des années de dialogue et de travail en commun.
La maison d’accueil Alegria (Joie) : elle a été créée pour servir de pont
et de lieu de convalescence du malade quel que soit son cas avant son retour
au campement en forêt. En particulier des femmes qui viennent d’accoucher, des
personnes avec des fractures causées par des agressions ou des tentatives de
franchir la « valla » (frontière terrestre grillagée), des brûlés après un naufrage
etc.
Equipe psychosociale : c’est avec elle que j’ai travaillé durant ces années.
La mission principale est de monter quotidiennement dans les campements pour
pouvoir partager la vie avec les migrants, détecter quels sont les besoins basiques,
combien d’hommes, de femmes, d’enfants, en quel état de santé ils sont.
Egalement, faire des activités de sensibilisation sur différents thèmes qui les
concernent.
A travers ce contact quotidien j’ai pu connaître leurs histoires et être avec eux, ils ont
changé ma vie, mes préjugés, mes schémas mentaux, la manière de voir le monde. Et Une
grande part de ce que je suis aujourd’hui comme personne, je la leur dois.
J’ai découvert que chaque migrant a une histoire de souffrance, de luttes, de rêves,
d’espoir d’une vie meilleure ; un migrant n’est pas un numéro pour les statistiques des
grandes ONG ou des gouvernements européens, un migrant est un être humain qui
cherche une vie meilleure, comme tant d’autres qui ont émigré vers d’autres continents
tout au long de l’histoire.

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